A l’exception du littoral méditerranéen, on aura tendance à trouver l’été frais en France en 2021. Toutefois, au 1er août l’été était plus chaud de 0,5° que la normale. Les plus gros écarts aux normales saisonnières ont été relevés au mois de juin (à une saison où personne ou presque n’est en vacances). Si l’on prend la période 21/06 au 11/08, on obtient un été plus frais de 0.6° par rapport à la normale. Tout est donc une question de période et de perception : les vacanciers de juillet-août sont plus sensibles à la météo que les travailleurs du mois de juin.
Plus que les températures, les estivants sont particulièrement sensibles aux précipitations, synonyme d’été pourri. Il a en effet plu nettement plus que la normale en juin (+56%) et en juillet (+39%), exception du bassin méditerranéen. Et avec la pluie, on assiste à une baisse du temps d’ensoleillement hebdomadaire, faisant s’envoler encore un peu plus les rêves de farniente et de soleil.
Mais comment expliquer ce décalage avec les prévisions annoncées par Météo-France fin avril qui prédisait une saison estivale plus chaude et plus sèche que la normale. Il est important de noter que les prévisions saisonnières sont élaborées à l’échelle de l’Europe. Ce ne sont pas des « prédictions exactes » mais des « tendances » ou « scénarios ». Météo France s’appuie principalement sur l’influence des conditions océaniques sur la circulation atmosphérique, à travers des simulations. De toutes ces étapes et tous ces calculs ressortent différents scénarios et ce n’est pas forcément le scénario le plus probable à savoir plus chaud que la normale (50%) qui se réalisera. Les autres scénarios étant proches de la normale (40%) et plus frais (10%).
Il est à noter que la France a connu cet été une récurrence de dépressions qui n’étaient pas prévues : les « gouttes froides », phénomènes imprévisibles s’étendant sur une centaine de kilomètres et échappant aux modèles.
La sensation d’été pourri se trouve amplifiée par le fait que les étés 2019 et 2020 ont été marqués par des canicules importantes. De quoi apporter de l’eau aux moulins des climato-sceptiques. Mais le réchauffement climatique ne signifie pas qu’il fera plus chaud chaque été à tout endroit de la planète. La tendance est à des étés plus secs, en déficit de pluie. Cela n’a pas été le cas cette année en France. Il convient cependant d’observer les phénomènes extrêmes qui ont eu lieu cet été dans le monde pour sentir le souffle du dérèglement climatique : incendies incontrôlables, pluies torrentielles, dômes de chaleur…
Ne perdons pas de vue la menace planante et agissons pour notre futur et celui des générations suivantes !
Pour aller plus loin :
Un temps frais et arrosé au lieu de l’été chaud et sec annoncé : Météo France s’est-elle trompée ?
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Non le mois de juillet pourri ne remet pas en cause le réchauffement climatique !