Les flamants roses sont menacés par la montée du niveau de la mer du fait du réchauffement climatique. Ce sont des oiseaux dont l’existence dépend écologiquement des zones humides, montrant des caractéristiques physiques d’adaptation à ces milieux-là, comme un long bec et de longues pattes, des doigts palmés ou un plumage imperméable.
Plus de 320 zones humides côtières, soit près d’un tiers de celles étudiées, sont menacées par la hausse du niveau marin à venir, y compris dans les scénarios climatiques les plus optimistes. Parmi les plus exposées au risque de submersion marine, figurent les zones humides considérées comme d’importance internationale pour les oiseaux d’eau et celles bénéficiant d’un statut de protection. Le Parc naturel régional de Camargue, qui abrite la plus grande zone humide française, pourrait par exemple subir la submersion d’une surface de terres équivalente à quatre fois la superficie de Paris.
Le chercheur du Museum National d’Histoire Naturelle, Fabien Verniest, avance trois grandes catégories de mesures d’adaptation à la hausse du niveau marin. « La première grande catégorie relève de l’ingénierie. On y trouve la construction de digues, d’épis, ou encore les apports de sable. Le problème étant que ces mesures sont souvent coûteuses et inefficaces à long terme. La deuxième grande catégorie est celle des solutions fondées sur la nature, dont fait partie la restauration d’écosystèmes. Ces techniques peuvent être une bonne issue pour lutter contre la submersion marine dans certains contextes, et favoriser la biodiversité tout en limitant le changement climatique grâce à la capacité de stockage du carbone des zones humides. La troisième stratégie est celle du repli. On va considérer qu’on ne peut pas ou qu’il ne faut pas aller à l’encontre de la submersion marine, mais qu’on va envisager un recul du trait de côte. Cela implique d’anticiper un décalage, un glissement dans l’espace de la zone humide, en lui laissant plus de place qu’elle n’en occupe actuellement en empêchant des processus d’extension urbaine ou agricole. Ainsi, sur le long terme, lorsque la zone humide initiale sera submergée, elle pourra retrouver un espace équivalent plus à l’intérieur des terres »